Quantité

Isabelle Morel-de Gélieu

Journal 1819-1834

« Ce mois me paraissant devoir être de grande importance, j’en veux écrire les journées. Ce sera toujours un échantillon de ma vie actuelle. » C’est ainsi qu’Isabelle Morel-de Gélieu (1779- 1834) commence son Journal en septembre 1830. Auparavant, elle avait relaté quelques journées de 1819 et rédigé, à partir de 1820, des chroniques annuelles, qu’elle appelle « mon grand journal ».
Dans le Journal, elle s’épanche librement : menus faits et gestes, événements importants, travaux saisonniers ou occasionnels, relations avec ses proches, nous révèlent ses émotions, ses états d’âme, ses inquiétudes et les petits bonheurs, plus rares, que la vie lui procure. Au fil des 487 pages de son manuscrit, c’est toute l’atmosphère d’un foyer qui se dévoile, souvent perturbé par des tensions entre les membres de la famille, des soucis d’argent et de santé, des frustrations de toute sorte.
Femme de lettres consacrée par les histoires littéraires de Philippe Godet et de Virgile Rossel, Isabelle Morel-de Gélieu s’est illustrée par son roman Louise et Albert, par ses traductions de Schiller, Pestalozzi, Appenzeller, Kotzebue ainsi que par des articles publiés dans divers journaux et revues suisses et étrangers. Elle représente, à ce titre, l’une des grandes figures féminines de la littérature romande au XIXe siècle.
Dès l’enfance, elle bénéficie d’un environnement favorable à l’épanouissement de l’esprit : élevée à la cure de Colombier, elle y côtoie notables, autorités et autres pensionnaires que reçoivent ses parents, le pasteur Jonas de Gélieu et Marguerite Isabelle, fille de Théophile Rémy Frêne. De plus, Isabelle grandit dans l’entourage bienveillant de Madame de Charrière, sa protectrice. En 1801, elle épouse le pasteur de Corgémont, Charles-Ferdinand Morel, homme énergique qui exploite un domaine agricole et s’intéresse aux questions politiques, économiques et sociales de son temps.
Quel contraste entre cette notoriété et le Journal d’Isabelle Morel-de Gélieu ! Ce précieux témoignage sur la sociabilité des élites de l’époque constitue un document unique décrivant le quotidien et le sort d’une femme de lettres résignée et reléguée dans un milieu rural, sacrifiant ses talents littéraires à ses obligations d’épouse et de mère.

Titre
Isabelle Morel-de Gélieu. Journal 1819-1834
Editeur
Alphil
Auteur
Da Silva Jorge
Noirjean François
Collection
Textuelles
Numéro
394
Langue
français
Année de parution
2020
ISBN Papier
978-2-88930-252-9
Format
15.5x22.5x2.8
Nb de pages
472

Références spécifiques

EAN13
9782889302529
Collection Textuelles
394
472 p.
ISBN 978-2-88930-252-9
Noirjean François

François Noirjean né en 1948. Maturité classique, Collège Saint-Michel à Fribourg. Diplôme de maître de gymnase, Université de Fribourg. Diplôme d'études approfondies, Université de Franche-Comté à Besançon. Ancien collaborateur scientifique aux Archives de l'ancien évêché de Bâle. Archiviste cantonal jurassien émérite. Collaborateur de la Bibliographie jurassienne 1928-1972, et rédacteur des éditions annuelles 1975-1982. Co-auteur du chapitre Ancien Régime de la Nouvelle histoire du Jura. Auteur d'articles consacrés à l'histoire du Jura. éditeur des Mémoires d'un artisan de Porrentruy (Joseph Stemmelin), des mémoires d'Auguste Viatte et du journal de Virgile Rossel avec Antoine Glaenzer.

da Silva Jorge

Jorge Miguel Ferreira da Silva est né le 22 septembre 1978 dans un petit village du comté de Pombal au Portugal. En 1992, il rejoint ses parents à La Chaux-de-Fonds. Dans les Montagnes neuchâteloises, il obtient une maturité professionnelle commerciale avant de poursuivre des études en économie d'entreprise à Neuchâtel. Enseignant les sciences économiques dans le Centre de formation francophone (CEFF) du Jura bernois, il se lance en 2009 dans des études d'histoire à l'Université de Franche-Comté dont il est désormais titulaire d'un bachelor et d'un master de sciences humaines.