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J'avais 14 ans en 1938

Souvenirs d'une jeune fille juive en Italie

Rosemarie naît dans une famille juive hongroise le 3 mai 1924 à Fiume, l'année même où l'Italie fasciste annexe la ville. En 1929, les étrangers ont le choix entre prendre la nationalité italienne ou quitter le pays. Les Benedikt décident de rester et deviennent italiens. C'est là leur premier changement de nationalité (il y en aura sept jusqu'en 1950 !)

Le 7 octobre 1938, les journaux annoncent en première page les lois antijuives de Mussolini, suivies des interdictions infligées aux Italiens "della razza ebraica". Ferenc, le père, directeur technique d'une raffinerie de pétrole, est licencié ; la famille doit quitter son appartement ; Rosemarie, quatorze ans, n'a plus le droit de fréquenter l'école publique. Commence dès lors l'odyssée des Benedikt : plus d'une fois, ils échappent de justesse à la déportation (leurs proches parents auront moins de chance…).

Rosemarie entame en avril 1938 la rédaction de son journal intime où elle décrit sans pathos tout ce qui se passe autour d'elle. Rosemarie alias Mariarosa ne baisse jamais les bras. Elle a bien mérité son surnom de misirizzi ("dure à cuire"), tant sa persévérance et sa présence d'esprit lui permettent de surmonter tous les obstacles et d'écarter tous les dangers. Son optimisme naturel lui donne une force inouïe et son époustouflante audace lui permettra de faire un pied de nez à lamachine d'extermination nazie.

Pendant ces sept années de fuite pour échapper aux rafles, la vie des Benedikt est jalonnée de craintes, de doutes, d'incertitudes, parfois de moments de panique, mais aussi d'instants de pur bonheur et même d'épisodes burlesques ou franchement comiques. On pleure, on sourit, on rit… On vit. Tout simplement.

Les souvenirs de Rosemarie se lisent comme un roman, une ode à la vie. La vie triomphante, envers et contre tout. Primo Levi en personne a persuadé Mariarosa que son précieux témoignage méritait amplement d'être publié. Il avait vu juste.

"Je me réjouis d'avoir été le lointain déclencheur qui t'a amenée à écrire tes souvenirs. Ils sont tout sauf "insignifiants", ils sont bien plus un autoportrait empreint de franchise, de force et d'énergie. Et tu as aussi tort de croire qu'ils n'ont aucune valeur littéraire : pour écrire aussi bien que tu le fais, il faut justement ne pas se laisser aller aux délectations littéraires, mais s'en tenir aux faits et, bon sang de bonsoir, tu en as à raconter, des faits ! Une vie incroyablement déchirée, jalonnée de rebondissements et de pièges qui, à travers les ailes serrées ou lâches de l'Italie occupée, se fraie son propre chemin.Même si, rétrospectivement, on peut être saisi d'effroi à la lecture de ton histoire, c'est néanmoins une belle histoire, car jamais elle ne verse dans la compassion de soi."
Lettre de Primo Levi à Rosemarie Wildi-Benedict, 7 mai 1983

Titre
J’avais 14 ans en 1938. Souvenirs d’une jeune fille juive en Italie
Editeur
Alphil
Auteur
Wildi-Benedict Rosemarie
Collection
Récits Delibreo
Numéro
226
Langue
français
Année de parution
2015
ISBN Papier
978-2-88930-027-3
Format
14x21x0.9
Nb de pages
128

Références spécifiques

EAN13
9782889300273
Collection Récits Delibreo
226
128 p.
ISBN 978-2-88930-027-3
Wildi-Benedict Rosemarie

Rosemarie Wildi-Benedict est née le 3 mai 1924 à Fiume, l’actuelle Rijeka (Croatie), qui appartenait alors à l’Italie, dans une famille juive non pratiquante. En 1943, elle a obtenu son diplôme d’enseignement du piano. Sept ans plus tard, elle a décroché le titre de docteur en physique. Elle a vécu en Suisse à partir de 1951, où elle a eu quatre enfants et six petits-enfants. Infatigable voyageuse, polyglotte, elle a enseigné l’italien pendant de nombreuses années à l’École cantonale Zelgli à Aarau.