Quantité

Auteur(s): Munz Hervé

La transmission en jeu

Apprendre, pratiquer, patrimonialiser l'horlogerie en Suisse

"Dans l'horlogerie suisse, la tradition, c'est le savoir-faire", m'avait fait remarquer un horloger sur un stand de la Foire professionnelle de Bâle. "Seulement, avait-il poursuivi, ce savoir est secret. C'est notre arme la plus efficace pour nous différencier des concurrents. Vous, l'anthropologue, vous n'y aurez pas accès !"

J'ai eu beau multiplier les prises de contact et les tentatives de rencontre avec les acteurs de la branche, il est vrai que, partout, je me suis cogné au secret et à ses multiples manifestations : silences, rétention d'informations, clauses de confidentialité, propriété intellectuelle, restriction d'accès, exclusivité… à force de persévérance, je suis finalement parvenu à mener un travail d'immersion de quatre années dans ce monde.

Situé à la croisée de l'anthropologie des savoirs, des techniques et du patrimoine, le présent ouvrage propose une analyse complète de l'industrie horlogère helvétique en restituant le point de vue des gens qui la vivent au quotidien et en faisant apparaître une des tensions qui l'anime actuellement.

Alors qu'il n'a jamais autant été question de transmission du savoir-faire et de patrimoine, nombreux sont les horlogers qui s'inquiètent pour la passation de leur métier et de ses spécificités dont ils craignent la perte inéluctable. Posant un regard sur l'actualité et l'histoire récente de cette industrie, ce livre est une invitation à comprendre ce qui a progressivement façonné un tel état de fait.

235
404 p.
ISBN 978-2-88930-082-2
Munz Hervé

Hervé Munz est docteur en anthropologie de l'Université de Neuchâtel. Au bénéfice d'une bourse de mobilité du Fonds national suisse de la recherche scientifique, ilréalise présentement une recherche postdoctorale sur les rapports entre l'industrie horlogère helvétique et la Grande Chine. Il est chercheur invité au Hong Kong Institute for the Humanities and Social Sciences de l'Université de Hong Kong et à la School of Oriental and African Studies de l'Université de Londres.